Mémoire Navale - Chapitre 2 : La construction navale...

PARTIE 1 

La construction navale fut la principale activité de notre ville pendant plus de 300 ans
La proximité du grand port militaire de Toulon, l'Arsenal, va favoriser l’essor des chantiers. D'abord comme on l’a vu dans le chapitre 1 par la protection qu'il assure à la ville mais surtout par les  commandes de navires que la Marine nationale passe aux chantiers seynois. 
La ville de Toulon sollicite les charpentiers seynois pour leurs ressources en bois (la forêt du Mai à Janas regorge de cette matière première). 


Au début, ce ne sont que des chantiers forains (on dit aussi ambulants), qui se montent et se démontent au gré des besoins et des possibilités du moment. 
Mais bientôt, les chantiers s’installent autour du port qui a été creusé et agrandi au 17ème siècle. 

Dès 1765, La Seyne figure au 1er rang des ports provençaux pour sa  production de navires. 
Et en 1789, on compte 11 chantiers forains qui fabriquent tous les types de navires propres aux ports provençaux comme les polaire, chébec, galliote, brick, bateaux construits en bois et qui se déplacent sur les eaux à rames ou à voile.




PARTIE 2


 

Dans le même temps, les techniques et instruments de navigation évoluent. La boussole née au 12ème siècle, guide désormais avec plus  de précision les navires et le cabotage n’est donc plus nécessaire. 
Mais c’est le gouvernail à charnière, (que tu peux observer sur le schéma suivant) actionné par une chaîne et une roue qui va améliorer les performances sur l’eau. 


Bientôt un grand changement va bouleverser le monde des transports et de l’industrie : une nouvelle source d’énergie est découverte et mise au point. 
On appellera « Révolution industrielle », le processus de changement rapide qui va suivre dans l’industrie, l’économie et la société
As-tu deviné le nom de cette nouvelle énergie ?  

  

La vapeur bien sûr : découverte par le physicien français Denis Papin (1647-1712) qui fabriqua un prototype nommé « marmite » (ancêtre de la cocotte minute), dotée d’un moteur qui utilise comme source d’énergie la force que dégage la vapeur d’eau. 

On va appliquer les techniques révolutionnaires du moteur à vapeur sur les locomotives et les bateaux. 
Grâce à la vapeur, on gagne en vitesse et s'il fallait 1 mois pour remonter le Rhône avec une "Rigues" (train de péniches tirées par trente à quarante chevaux et quelques fois des hommes), il ne faut plus que 48 heures avec un bateau à vapeur.




On construit alors des « pyroscaphes » (feu et coque) premiers bateaux à vapeur. Et le « Mourre-nègre » (« museau noir ») sera le premier pyroscaphe seynois


PARTIE 3


Revenons au premier chantier fixe : c'est celui de la famille « Lombard », originaires de Six-Fours, 200 ouvriers y travaillent.
En 1836, un constructeur, M. Mathieu, s'installe sur le chantier de M. Lombard, place des Esplageolles.




Puis, ayant besoin de plus de place, il s'implante sur les quartiers de la Lune (emplacement des chantiers).
Le site des chantiers commence alors à s’étendre : le terrain compte une superficie de 4 000m2 (1/2 terrain de foot) et empiète 2 500m2 de plus sur la mer. 
Sur le plan repère les numéros 1 et 2.

Dès 1839, l’entreprise se convertit à la construction métallique et construit le « pyroscaphes » pour la  liaison La Seyne-Toulon, pouvant transporter 300 personnes en une 1/2 heure.

Le paysage côtier seynois ne va cesser d’évoluer au cours des siècles comme tu peux le voir sur ces plans. 




En 1845, l’entreprise Taylor achète à M. Lombard ses chantiers et nomme à la direction M. Noël Verlaque, un seynois qui a commencé sa carrière comme simple ouvrier-charpentier, puis dessinateur et enfin ingénieur en chef.

En 1854, le site connaît un nouvel agrandissement, très important : les chantiers gagnent 15 000m2 (2 terrains de foot)  supplémentaire grâce au dragage de la rade (nettoyer le fond des eaux) et l’approfondissement du chenal (voie d’accès au port).
Sur le plan repère les numéros 3 - 4 et 5.


Enfin en 1856, les chantiers  seynois et les chantiers Taylor fusionnent et deviennent les « F.C.M » Forges et Chantiers de la Méditerranée. Leur superficie devient considérable avec en 1860, 80 000m2 (10 terrains de foot) par emprise sur la mer.
Sur le plan repère le numéro 6.




De 1880 à 1914, les F.C.M sont le deuxième chantier mondial avec 1089 navires (commerce et militaire) sur commande de près de 20 pays.  

En 1949, le site obtiendra 400m de quai supplémentaire et 30 000m2en 1963, une nouvelle extension de 6 000m2.
Sur le plan repère le numéro 7 et 8.

Mais ceci est une autre histoire...



À l'aube du 20ème siècle, les chantiers seynois ont une réputation universelle en matière d’architecture navale. 

Avant de passer au troisième chapitre de l’Histoire des chantiers navals, jouons un peu…