Une forêt profonde où se noie le regard
Sur la rive du désespoir et de l’oubli
Un vieux manoir surgi au fond de nulle part
Dans un écrin lugubre où règne la magie.
Mes larmes ont usé les pierres du chemin,
Mes cris ont lézardé les puissantes murailles
La colère nourrit chacun de ces matins
Où l’âme emplie d’amour livre et perd la bataille.
Sombres couloirs bordés de vivants candélabres
Visages de granit aux inhumains regards,
Tout évoque l’enfer dans ce château macabre
Qui emmure mon cœur de ses épais remparts.
Vieux promeneur perdu dans la brume ennemie,
Tu peux te reposer quelques menus instants
J’entrouvre sous tes pas mon royaume maudit
Qui dort dans un linceul, oublié des vivants.
Bernard Sellier, 15/07/2003